Connaître et utiliser l'information numérique

Comment lire et écrire un document du XXIème siècle ?

Cette activité aide à mieux profiter des documents numériques et des informations qu'ils contiennent en détaillant quatre aspects auxquels les lecteurs-trices d'un document numérique (site web ou fichier pdf) peuvent être confronté-e-s aujourd'hui :

  • On peut devoir traiter différents types d’informations numériques.
  • On peut devoir utiliser différentes sources d'informations numériques.
  • Avant de pouvoir lire une page web d'informations, il faut savoir comment naviguer dans le site qui la contient pour y accéder.
  • Trouver de l'information en ligne nécessite souvent de savoir mener une recherche d’informations en ligne.

NB : Les conseils donnés ci-dessous sont également importants à prendre en compte lorsqu’on écrit un document numérique. 

Différents types d’informations numériques

Mieux apprendre en utilisant le langage multimédia

L’information diffusée aujourd’hui (en ligne ou imprimée) est très souvent écrite dans un langage multimédia, c’est-à-dire en utilisant simultanément plusieurs médias de base : le texte, l’image et le son. Savoir utiliser le mélange de médias pour faciliter la mémorisation et la compréhension de l’information est un grand avantage.

(NB: Bien souvent on utilise le terme médias pour désigner les médias de masse que sont la télévision, la radio, les journaux et internet. Ce n’est pas le cas ici.)

Principe : Un document qui est écrit avec un mélange de texte et d’images est plus efficace pour la mémorisation et la compréhension de son contenu.

Explication :

  • La théorie du double codage dit que pour lire et comprendre un document multimédia (texte + images), notre cerveau effectue un double codage : un codage verbal du texte et un codage non verbal des images (Clark & Paivio, 1991).
  • Ce double codage est favorable à la mémorisation et la compréhension des informations du document si les deux codages effectués sur les deux types d’information se complètent, c’est-à-dire si le texte et les images-schémas sont cohérents entre eux.

Limites :

  • Même des incohérences « simples » entre texte et images rendent la complémentarité plus difficile. Par exemple, le texte explique les choses avec un logique entre la droite et la gauche mais l’image renverse celle-ci…
  • Si le document inclût beaucoup d’images, le travail cognitif du double codage peut occasionner plus de fatigue qu’il ne favorise mémorisation et compréhension (car un simple codage nécessite moins de travail du cerveau). Un bon compromis s’obtient en utilisant des images seulement pour compléter des concepts essentiels du texte ou des parties complexes du texte.

Fonctions de l’image dans la mémorisation et la compréhension

L’image peut jouer quatre grandes fonctions lorsqu’elle complète un texte pour aider à le mémoriser et le comprendre (Levin, 1982).

Fonction de représentation : Lorsque l’image est redondante avec le texte, l’information verbale représentée par l’image est sensée être plus concrète et donc plus mémorisable.

Exemple : Le texte de la page Wikipédia « La Joconde » (cf. copie d’écran ci-dessous) contient une description de ce que représente le célèbre tableau peint par Léonard de Vinci. L’image présente au début de ce document est une reproduction du tableau. Les deux médias sont redondants.

Joconde Wikipedia

Page web sur « La Joconde », (Source : Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Joconde CC BY SA 4.0 DEED)

Fonction d’organisation : Lorsque l’image facilite la perception de relations faites entre des éléments du texte.

Exemple : Prenons pour exemple la phrase suivante : Jean est plus grand que Paul qui est plus petit que Rosanna qui est la plus grande. Un graphique comme celui montré ci-dessous aide à mémoriser et comprendre les informations du texte, par exemple pour déterminer quel personnage est le plus petit et lequel est le plus grand.

My Ple Module Information Image

Fonction d’interprétation : une image peut aider à comprendre le sens d’un énoncé textuel abstrait ou complexe. Par exemple, l’image d’un objet très peu habituel ou d’une situation en lien avec une autre culture va faciliter la compréhension du texte.

Exemple : Imaginons un cours d’anthropologie qui vous lance à la découverte des groupes humains. Si vous deviez faire découvrir à vos collègues étudiant-es un groupe particulier, ne chercheriez-vous pas des images pour mieux faire comprendre les caractéristiques de ces groupes ? Ci-dessous deux exemples :

Femmes des tribus Padaung

Femmes girafes des tribus Padaung (Source : AdobeStock_334355518 Licence Education)

Mummers Appenzell

Costumes des Mummers du canton d’Appenzell (Source : AdobeStock_366705925 Licence Education)

Fonction de transformation : lorsqu’un texte contient des termes très spécifiques et/ou une série de données factuelles, une image peut aider à mémoriser ceux-ci en en donnant une représentation visuelle.

Exemple : Dans la page web "The respiratory system"(cf. copie ci-dessous), un texte décrit le fonctionnement du système respiratoire et comment y interviennent ses principaux éléments : « The respiratory system consists of the airways, the lungs, and the respiratory muscles that mediate the movement of air into and out of the body… ». Une image permet de mieux situer la série de ces éléments les uns par rapport aux autres et de mieux mémoriser cette description. Notons que l'image et le texte ne sont pas totalement redondants et l'image n'a donc pas la fonction de reproduction. Par ailleurs, la fonction d’organisation de l’image joue aussi un rôle ici.

Respiratory system Wikipedia

(Source : Wikipedia, (cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Respiratory_system, CC BY SA 4.0)

Concepts de données, d'information et de connaissance

Il est essentiel de clarifier la différence entre trois concepts qui sont souvent confondus ou fusionnés à tort avec la définition du terme « information » : le concept de données, le concept d’informations et le concept de connaissances.

Selon Breckett (2013), les données sont les faits individuels qui sont hors contexte, elles n'ont pas de signification à proprement parler. On les appelle souvent des données brutes. L'information est un ensemble de données dans un contexte présentant un intérêt pour une ou plusieurs personnes à un moment donné ou pour une période donnée. Elle doit être pertinente et avoir un cadre temporel. La connaissance est le fait de savoir quelque chose avec la familiarité acquise par l'expérience ou l'association. C'est aussi l'action cognitive avec laquelle l'humain analyse un objet et en détermine la nature. La connaissance est une information qui a été retenue avec une compréhension de la signification de cette information. La connaissance comprend ce qui est acquis par l'expérience, l'étude, la familiarité, l'association, la conscience et/ou la compréhension. 

Il est important de distinguer entre les trois concepts car cela permet une gestion plus efficace de l’information, une prise de décision éclairée et une meilleure capacité à créer et à partager des connaissances. Par exemple, il faut se demander si une information trouvée est toujours valide dans le contexte où l'on travaille soi-même.   

Concepts de désinformation, mésinformation, mal-information (aussi Fake news)

Parmi les menaces de la production et diffusion des informations en ligne nous pouvons aussi citer le phénomène des « fake news », c'est-à-dire ce que le dictionnaire Cambridge définit comme « de fausses histoires qui semblent être des nouvelles, diffusées sur Internet ou par d'autres médias, généralement créées pour influencer les opinions politiques ou pour plaisanter » (18 octobre 2021). Il est inexact de résumer toutes les menaces par ce concept et le Manuel pour l'éducation et la formation au journalisme de l'UNESCO (2018) propose des définitions plus précises des informations fausses que nous pouvons trouver (en ligne et hors ligne) :

  • Désinformation : Information fausse et délibérément créée pour nuire à une personne, un groupe social, une organisation ou un pays.
    • Exemple : Au début de la pandémie de Covid19, on a affirmé que le SARS-CoV-2 a été créé intentionnellement dans un laboratoire à Wuhan (Chine) pour nuire aux personnes. Il s'agit de désinformation parceque l'information est fausse - l'Organisation Mondiale de la Santé a prouvé que le virus n'a pas eu origine dans un laboratoire - et la personne qui l'a partagé était au courant de cela. (WHO, 2021)
  • Mésinformation : Information fausse mais non créée dans l'intention de nuire ;
  • Mal-information : Information fondée sur la réalité, utilisée pour nuire à une personne, un groupe social, une organisation ou un pays.

Il est important de faire cette différenciation, car elle attire l'attention sur le fait que :

  1. il existe différents types d'informations fausses ;
  2. nous ne sommes pas seulement des utilisateurs finaux d'informations fausses ou trompeuses, mais aussi des producteurs potentiels.

Les fake news peuvent aussi être la base de pseudo-sciences ou conduire à des théories du complot.

Bibliographie

Breckett, M. (2013, November 14), The data - information - knowledge cycle. Retrieved January 31, 2024, from https://www.dataversity.net/the-data-information-knowledge-cycle/ (dernier accès le 31 janvier 2024).

Clark, J. M., & Paivio, A. (1991). Dual coding theory and education. Educational Psychology Review, 3(3), 149–210. https://doi.org/10.1007/BF01320076.

Fenoglio, I. (2019). Proposition, phrase, énoncé chez Émile Benveniste. In Linguistique et philosophie. Les concepts fondateurs de la philosophie du langage (pp. 183–203).

Levin, J. R. (1982). Pictures as Prose-Learning Devices. In A. Flammer & W. Kintsch (Eds.), Advances in Psychology (Vol. 8, pp. 412–444). North-Holland. https://doi.org/10.1016/S0166-4115(08)62709-0.

UNESCO, 2018. Journalism, 'Fake News' and Disinformation: A Handbook for Journalism Education and Training. Retrieved January 31, 2024, from https://en.unesco.org/sites/default/files/journalism_fake_news_disinformation_print_friendly_0_0.pdf.

WHO. (2021). WHO-convened global study of origins of SARS-CoV-2: China Part: Joint WHO-China study: 14 January - 10 February 2021. Retrieved from https://www.who.int/publications/i/item/who-convened-global-study-of-origins-of-sars-cov-2-china-part 

Utilisez le langage multimédia à votre avantage

Choisissez un document multimédia pour aborder un domaine

Vous devez aborder un domaine en lisant une introduction à son sujet ou vous devez lire un texte sur un thème complexe. Dans les deux cas, vos difficultés vont provenir notamment d’une combinaison du nombre de concepts, peu familiers ou difficiles pour vous, et des liaisons entre ces concepts. Des images peuvent vous aider (cf. Section « Fonctions de l’image »). Pour vous aider, essayez de trouver un document comprenant texte et images, mais pas trop d’images.

Complétez un document textuel avec les images qui vous aident

Lorsqu’un document fait référence dans un domaine, vos enseignant-es vont vous le donner à lire avec raison. Toutefois, il se peut que ce document soit uniquement textuel. Produisez alors vous-même les images qui complètent ce texte et qui vous aident à le mémoriser et le comprendre. Utilisez pour cela les différentes fonctions de l’image (cf. Section « Fonctions de l’image »).

Changez la mise en page d’un document pour le rendre plus visuel

Un document peut avoir une mise en page faisant apparaître le texte comme un monolithe uniforme : peu de paragraphes différents, peu de sections différentes (et de titres associés), etc. Cette organisation du texte peut être un obstacle pour le lire et le mémoriser.

Rendez ce texte plus facile à aborder et à mémoriser en changeant sa mise en page pour lui donner une organisation plus visuelle :

  • Le texte présente une liste d’items les uns à la suite des autres en les séparant par une virgule : insérez des retraits à la ligne après chaque item ;
  • Le texte contient des paragraphes qui font souvent une page entière ou presque : insérez des paragraphes et au besoin donnez-leur des titres.

Ecriture Mise En Page

En faisant ce genre de changements dans le document, vous faciliterez votre identification de certains éléments du texte et de leur mémorisation, par exemple le nombre d’items de la liste, etc. Ainsi, vous donnerez à votre cerveau la possibilité de procéder, sur des éléments du texte, à des opérations cognitives analogues au double codage.

Associez des mots aux images utilisées dans une diapositive

Dans les diapositives d’une présentation orale, vous voulez utiliser des images afin de donner plus d’impact visuel à votre présentation. Utilisez un langage multimédia en associant des mots à ces images. Ces mots vous assurent de communiquer un message précis avec chaque image. L’emploi d’une image sans texte associé peut amener votre public à comprendre un tout autre message que celui voulu. Dans l’exemple ci-dessous, une même image est employée pour des messages complètement différents : les objets du quotidien ou les couleurs autour de nous.

Mots Image Associes

Evidemment la personne faisant la présentation complète l’image par un discours oral qui apporte ce message précis. Mais le texte écrit associé est utile pour les malentendant-es et les auditeurs-trices qui n’ont pas entendu le message oral.

Notons aussi le cas des « images » utilisant un langage non naturel qu’on trouve souvent aujourd’hui insérées dans un texte (par exemple : les liens QR code). Ils sont très pratiques mais nécessitent une phrase pour qu’on sache vers quoi on se dirige en les utilisant.

Faites des phrases dans vos diapositives

Ajoutons un autre point sur le langage. Pour une présentation orale, on crée souvent certaines diapositives sous la forme de différents mots-clés afin de bien se focaliser sur les idées centrales. Cela n’est cependant pas forcément efficace pour la transmission d’une idée précise au public. Les linguistes ont en effet montré, qu’une phrase est nécessaire pour transmettre un sens précis, c’est-à-dire communiquer un message, alors qu’un mot seul n’est pas suffisant pour cela  (Fenoglio, 2019) :

  • Aspect sémiotique du langage : Un mot est reconnu dans ce qu’il désigne (par exemple : « arbre » est reconnu mais pas « orbre ») ;
  • Aspect sémantique : La signification d’une phrase n’est pas comprise par la simple addition, côte à côte, des mots qui la composent. La compréhension de la phrase se fait grâce à tous les liens de sens qui se créent dans la phrase entre les mots.

Différentes sources d'informations numériques

Alexander et Tate (1999) proposent un modèle pour évaluer l’information en ligne par le biais de cinq critères d’évaluation : l’autorité (qui ?), la précision (quoi et comment ?), l’objectivité (pourquoi ?), l’actualité (quand ?) et la couverture (quoi et pour quoi). En répondant à ces cinq questions, on peut déterminer de manière efficace si une information est fiable ou pas.

Prendre en compte les différents types de sources d'information numérique aide beaucoup à évaluer l'information qu'elles contiennent. 

Différents contenus ou différents médias

Il existe de très nombreuses sources d’information numérique. Pour savoir quelle source consulter souvent pour un besoin particulier en information, on peut considérer si elle présente une information centrée sur une ou plusieurs thématiques. On peut aussi être intéressé-e par le langage multimédia que la source utilise, c'est-à-dire les médias de base (texte, image et son) qu'on pourra y trouver.

Les sources sur des thématiques très variées

Télévisions et Podcasts

Journaux quotidiens ou hebdomadaires

Cartes

Dictionnaires

  • Types d’information : Termes usuels ou spécialisés + Une langue ou plusieurs
  • Langage multimédia : Texte + Image + Vidéo
  • Exemples : https://myple.unifr.ch/fr/tools (Famille : Dictionnaires)

Sites web privilégiant un média

  • Information centrée sur : toutes les thématiques
  • Langage multimédia : 1 média privilégié (par exemple : la vidéo)
  • Exemples : Youtube,

Bases de données sur un média

  • Information centrée sur : toutes les thématiques
  • Langage multimédia : 1 média privilégié
  • Exemples : https://myple.unifr.ch/fr/tools (Banques d’images)

Les sources centrées sur une thématique

Sites web sur une thématique

Bases de données sur une thématique

  • Information centrée sur : Une thématique privilégiée ou un objet privilégié
  • Langage multimédia : Langage multimédia
  • Exemples : https://myple.unifr.ch/fr/tools (Familles : Bases de données bibliographiques)

Blogs

  • Information centrée sur : Une thématique
  • Langage multimédia : Texte + Image + Vidéo
  • Exemples : https://cursus.edu/fr (Formation et culture numérique)

Réseaux sociaux

  • Information centrée sur : Un groupe de personnes et ses activités
  • Langage multimédia : Texte + Image + Vidéo
  • Exemples : https://myple.unifr.ch/fr/tools (Famille : Réseaux sociaux)

Revues scientifiques

Différents types d'auteurs

Les ouvrages académiques sont des publications longues qui fournissent une analyse approfondie d'un ou plusieurs sujets. Ils offrent un aperçu plus large d'un sujet que les articles de journaux et sont donc des sources très importantes d'informations générales. Vous pouvez les trouver dans le catalogue de la bibliothéque universitaire. Si l'ouvrage que vous souhaitez n'est pas disponible à la bibliothèque universitaire, ou si vous voulez trouver d'autres ouvrages sur votre sujet de recherche, vous pouvez consulter swisscovery, le catalogue de toutes les bibliothèques universitaires suisses.

Et qu'en est-il de Google Books? Très peu de livres sont disponibles en texte intégral (vous pouvez les trouver en sélectionnant le filtre " ebooks Google gratuits " dans votre recherche). La plupart des livres ne peuvent être que visualisés en avant-première ou par extraits, car les éditeurs ne donnent pas l'autorisation de montrer le contenu complet.

Les articles académiques sont des publications courtes qui fournissent des informations solides et actualisées pour les travaux de recherche universitaire. Les articles se concentrent sur une question de recherche spécifique, contrairement aux livres qui donnent une image plus large d'un sujet. Vous pouvez les trouver dans les bases de données académiques et les revues scientifiques.

Google Scholar est un moteur de recherche puissant et facile à utiliser. Toutefois, il n'énumère pas les sources qu'il consulte, ce qui ne permet pas de le qualifier de scientifique. De plus, il ne peut pas effectuer de recherches dans d'importantes bases de données universitaires comme EBSCO et n'est donc pas complet. Il est donc recommandé d'utiliser les ressources de la bibliothèque pour trouver des documents universitaires.

Outre les livres et les articles, il existe d'autres ressources académiques que vous pouvez utiliser pour votre travail de recherche, comme les thèses universitaires, les documents de conférences, les rapports institutionnels ou gouvernementaux, etc. Un grand nombre de ces sources sont en accès libre, donc librement disponibles sur Internet, p.ex dans swisscovery ou OpenDOAR.

Et Wikipédia ? Wikipédia peut être utilisé comme point de départ lorsque nous effectuons une recherche à des fins universitaires : on y trouve un aperçu général d'un sujet et un premier cadre pour notre recherche. Les références mentionnées à la fin de chaque chapitre de Wikipédia peuvent effectivement orienter nos recherches. Des articles de Wikipédia s'appuient sur des ressources fiables et nous redirigent vers ces dernières. Mais, en général, il est impératif de toujours remettre en question et de recouper toutes les informations que nous trouvons sur Wikipédia. Ayons toujours l'esprit critique lorsque nous abordons une nouvelle source d'information.

L'utilisation des médias sociaux est l'un des changements les plus radicaux dans la façon dont nous produisons et échangeons des informations. Il est devenu très courant de naviguer sur les médias sociaux pour remplir nos moments libres, en attendant le train par exemple. La popularité de ces médias a rapidement augmenté au fil du temps, et les profils des personnes qui peuplent aujourd'hui les différents réseaux sociaux diffèrent de ceux que nous aurions trouvés au début des années 2000.

Comment devons-nous interagir avec les médias sociaux en matière d'information ? Doit-on leur faire confiance/les utiliser comme source d'information ? Nous pouvons répondre par l'affirmative dans certaines conditions/circonstances :

  • Les informations que nous trouvons sur les médias sociaux peuvent être considérées comme des sources primaires dans certaines circonstances. Par exemple : si nous voulons analyser les pratiques de communication d'une entreprise, nous pouvons considérer ses messages sur les médias sociaux comme du matériel de première main pertinent. Cela signifie que nous utiliserons ce matériel à des fins d'analyse, et que nous ferons un exercice de questionnement et d'interprétation.
  • Les informations que nous trouvons sur les médias sociaux peuvent être considérées comme des informations fiables lorsqu'elles apparaissent sur les profils d'institutions accréditées. Elles doivent cependant toujours faire l'objet d'un examen croisé.

Des sources primaires et des sources secondaires

On peut avoir deux types de sources pour une information : une source primaire ou une source secondaire. Michael Hooper (2023) les différencie de la manière suivante : une source primaire est un document original où l'information est de première main, le matériel source est le plus proche de ce qui est étudié. Une source secondaire est un document écrit sur une source primaire. Les sources secondaires comprennent des commentaires, des interprétations ou des discussions sur une source primaire. La distinction entre une source primaire et une source secondaire dépend de l'utilisation que l'on fait d'un document spécifique, et de l'orientation que l'on décide d'adopter.

Avoir pris connaissance d'une source primaire est primordial. Si ce n'est pas possible, s'en rapprocher est souhaitable. On évite ainsi de se baser sur une information qui peut avoir été mal interprétée, considérée hors contexte, présentée seulement en partie, etc.

Bibliographie

Alexander, J. E., & Tate, M. A. (1999). Web Wisdom: How to Evaluate and Create Information Quality on the Web. Lawrance Eribaum

Hooper, M. (2023). Primary Sources: Definition & Examples. Austin Peay State University. Retrieved January 31, 2024, from https://libguides.apsu.edu/primary_sources

Naviguer dans l'information en ligne

Principe de la navigation dans un hypertexte

Beaucoup des documents qu'un-e étudiant-e rencontre aujourd'hui sont des hypertextes, c'est-à-dire des documents adaptés pour qu'on puisse les lire de plusieurs façons. Dans ces documents, on ne dit pas qu’on lit mais qu’on navigue car il y a plusieurs étapes à suivre : « Naviguer dans un hypertexte, c'est avant tout se construire des buts, les maintenir, et s'orienter dans le système afin d'y faire des sélections appropriées » (Rouet & Tricot, 1995, p. 20). Si une sélection appropriée est faite, on parvient à une information répondant aux buts poursuivis et on commence alors une lecture de cette information. On pourra ensuite recommencer à naviguer en se fixant un autre but, en s'orientant à nouveau et en sélectionnant d'autres informations.

Pour naviguer, on utilise des outils contenus dans l'hypertexte. Chaque outil est lié à la structure des contenus de l'hypertexte et permet une façon d'y naviguer. Donnons quelques exemples :

  • Lorsqu'on a pour but de se documenter sur une thématique avec un texte scientifique, sa table des matières permet de choisir la partie du texte la plus proche de cette thématique (orientation). Ensuite, on clique sur le lien associé pour se rendre dans cette partie (sélection) dont on commence alors la lecture.
  • NB : Dans un livre scientifique, on trouve aussi souvent un autre outil : l’index des concepts établit une liste alphabétique des notions principales abordées dans le document et, pour chaque notion, une liste de liens vers les endroits où cette notion figure dans le document. On permet ainsi une autre navigation, focalisée sur un concept particulier, que celle basée sur la table des matières.
  • Lorsque l'on cherche une information dans un site web (but), le menu présentant les différents thèmes importants du site permet de choisir la page où devrait se situer cette information (orientation). Ensuite, on clique sur le lien associé pour se rendre dans cette partie (sélection) dont on commence alors la lecture.

Naviguer dans un site web d’informations

Après vous être fixé des buts, vous entrez dans un site. Au début (« en haut » du site), vous trouvez habituellement des outils de navigation et peu de contenus (cf. Exemple 1). Cette organisation du site web permet de pouvoir choisir entre toutes les navigations proposées dans le site (orientation) et choisir la plus adaptée à vos besoins en information (sélection). Ensuite (« en bas » du site), on doit trouver plus de contenus car vos choix de navigation sont faits et c’est l’information qui devient la plus importante (cf. Exemple 2). Lisez alors (ou écoutez, regardez) les informations proposées. A ce niveau du site, vous devez aussi avoir une possibilité très facile de retourner vers le « haut » du site et ses outils de navigation.

Exemple 1 : Dans la page de début décrivant l'ensemble des prestations informatiques proposées aux usagers-ères de l'UniFR, les menus de navigation occupent tout l'écran (cf. Site web de l'UniFR, https://www.unifr.ch/it/fr/prestations-it/).

Prestations It Navigation1 

Exemple 2 : Dans la page décrivant la prestation MyPLE, la proportion de texte est beaucoup plus grande. On trouve aussi, à gauche de l'écran, un menu (cf. Site web de l'UniFR, https://www.unifr.ch/it/fr/myple.html).

Prestations It Navigation2

NB : La navigation est différente sur le « grand » écran d'un ordinateur portable ou sur celui d’un natel.

Naviguer dans un article scientifique

Les articles scientifiques sont des hypertextes. Même s’ils ressemblent beaucoup à un texte usuel, ils ne sont pas faits pour permettre uniquement une lecture linéaire, du début à la fin. On peut même dire qu’une lecture mot à mot prive le lecteur d’une partie de la compréhension qu’il peut retirer des contenus de ce type de document. Le lecteur peut y faire également une lecture grâce à des macro-structures du document (cf. ci-dessous), ce que des étudiant-es doivent apprendre à faire. A priori, la mise en évidence et l’utilisation de ces structures sont rendues très faciles dans les documents numériques.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Les articles scientifiques ont deux grandes macro-structures communes. La structure du discours est la même dans tous les articles scientifiques : introduction, problématique, méthodologie, résultats, discussion, conclusion. Grâce aux citations dans le texte et à leur bibliographie, tous les articles scientifiques proposent aussi des liens vers d’autres publications (articles, livres, etc.) ce qui permet au lecteur de suivre une idée en passant d'une publication à une autre.

La présence de ces deux macro-structures identiques dans tous les articles scientifiques permet à leurs lecteurs de développer une bonne connaissance de ces structures et cela leur permet de mieux tirer profit des parties du texte, de mieux les retrouver, etc. Les auteurs des articles, et les éditeurs des revues où ils paraissent, facilitent la connaissance et l’utilisation de ces macro-structures :

  • en utilisant des titres de sections répétitifs qui permettent de se repérer dans la structure du discours, (par exemple : "Eléments méthodologiques de notre analyse").
  • en utilisant des normes pour les citations bibliographiques (dans le texte ou en bas de page) et les listes bibliographies (en fin des articles) pour montrer les liens sémantiques existant entre un article et ceux auxquels il fait référence. Ces liens créent un hypertexte très étendu et constitué des divers articles mis ainsi en relation.

Naviguer dans une vidéo

Le fil conducteur d’une vidéo se déroule au fur et à mesure de la durée de la vidéo. Toutefois, pour profiter encore mieux du temps passé à regarder un tel document, voici quelques idées liées à la navigation dans un hypertexte.

Ne vous lancez pas dans une vidéo sans vous fixer de buts. Ils vous aideront à focaliser votre attention sur des catégories d'informations différentes, autrement dit à lire la vidéo de plusieurs façons.

  • Référez-vous aux consignes particulières données par votre enseignant-e : « Dans cette vidéo, cherchez le moment où on voit… », « Comparez les différents points de vue exprimés… ». Préparez une feuille de notes avec ces consignes.
  • Si vous avez peu de consignes, notez les informations liées aux objectifs du cours que vous trouvez dans la vidéo.
  • NB : Un document numérique sera plus efficace pour prendre des notes en visionnant une vidéo numérique. Un traitement de texte vous permet par exemple de copier-coller une image importante de la vidéo.

Orientez-vous dans la vidéo, en particulier si elle est longue ou si vous devez la regarder plusieurs fois :

  • La vidéo contient-elle une table des matières interactive ? Dans l'exemple ci-dessous, un tel outil de navigation (à gauche dans la copie d'écran) vous permet d’aller directement au début de chaque thème de cette vidéo durant environ 1 heure.
  • Sinon créez rapidement un tel outil. Notez les thèmes décrits dans le sommaire de la vidéo (existe souvent au début d'une vidéo). Ensuite, repérez le temps du début de ces thèmes grâce aux changements d’images ou aux titres.
  • Seules une ou deux séquences vous intéressent dans la vidéo ? Notez leur temps de début. Cela vous évitera de les chercher à nouveau plus tard.

Video Td M H5 P

Lorsque vous "lisez" une partie de la vidéo, après avoir sélectionné celle-ci, n'oubliez pas qu'une vidéo, c’est de l’image : tirez profit de l’explication en image apportée par la vidéo. Vous pouvez profiter d'une lecture au ralenti, ou même à l'arrêt, de la vidéo : 

  • N’hésitez pas à mettre la vidéo sur Pause et à regarder attentivement une image très explicative. Si elle est vraiment informative, copiez-la en notant le temps où elle apparaît dans la vidéo. Notez les éléments d’information que vous y voyez particulièrement bien. Pointez ces éléments avec des flèches ou entourez-les.
  • La vidéo peut aussi expliquer le déroulement d’un phénomène (par exemple le comportement d’un animal) ou d’une chronologie (par exemple la succession d’événements historiques). Vous pouvez alors prendre en notes les 4-5 images qui symbolisent le mieux les étapes de ce déroulement (les moments clés). Notez pourquoi ces moments sont tellement significatifs. Vous mémoriserez ainsi bien mieux cette explication. Discutez-en aussi avec vos collègues : retiennent-ils les mêmes moments et les mêmes images ?

Bibliographie

Rouet, J.-F., & Tricot, A. (1995). Recherche d’informations dans les systèmes hypertextes: Des représentations de la tâche à un modèle de l’activité cognitive. STE.

Trouver de l'information numérique

Stratégies de recherche- (cf cours USI)

Pour effectuer une recherche efficace il faut réfléchir au sujet avant de commencer la recherche d'informations. Il faut aussi connaître et choisir les ressources disponibles en ligne (par exemple les ressources en accès libre). Pour obtenir des résultats ciblés, il faut utiliser des stratégies de recherche (par exemple utiliser les Boolean Operators (AND, OR, NOT), les guillemets et les astérisques).

  • Guillemets

Recherche de phrases : permet de trouver des phases exactes --> "Phrase exacte"

  • OU (OR)

Combinez les recherches : utilisez "OU" entre les mots-clés de recherche --> Blanc OU noir

  • Astérisque

Recherche de différentes formes du même mot : tronquer un mot avec "*" pour trouver les résultats de toutes les différentes formes --> p. ex. adolescen* trouve adolescent, adolescente, adolescents, adolescence, adolescences

  •    Site

Recherche d'un site spécifique : mettez "site" devant un site web ou un domaine --> p.ex site:edu    pour trouve les résultats des pages éducatives

Il n'existe pas une recherche parfaite, il faut essayer différentes stratégies pour voir laquelle fonctionne le mieux.

Moteurs de recherche

Lorsqu'on effectue une recherche en ligne, le moteur de recherche ne cherche pas les informations en temps réel. En effet, Internet est composé de pages connectées entre elles par des hyperliens. Le moteur de recherche lance un programme appelé "Spider" (araignée) qui passe constamment d'une page à l'autre en suivant ces hyperliens et en créant ainsi un index de recherche. Quand on effectue une recherche, le moteur cherche dans son index dans quelles pages figure chaque mot de notre recherche et quelles pages y sont reliées. Il détermine ainsi quels résultats sont à montrer en premier par le biais d'un algorithme.

Le moteur de recherche essaie aussi de deviner ce que vous voulez savoir. Pour cela, il se sert de ce que vous avez sélectionné durant d'autres recherches et de ce que d'autres personnes ont préféré en posant la même question que vous. En conséquence, si vous ne trouvez pas ce que vous cherchez dans les premiers résultats proposés, allez voir plus loin dans la liste.